[2010] Lorsque l'orage approche...

Plusieurs semaines après l'assaut d'Osgiliath, Valarion vagabondait dans les couloirs du palais, méditant et laissant son esprit s'évadait. Il se passait quelque chose que le Roi ne parvenait pas à dicerner en Terre du Milieu, tout était étrange. Mais alors que le souverain s'était arrêté devant la statue d'Aragorn Telcontar, un garde de la citadelle vint à lui et l'informa de l'arrivée d'un invité de marque. Aussitôt, Valarion suivit le garde et ils arrivèrent bientôt à la salle du trône où un homme seul les attendait.

- Gyarnil ! Enfin tu es de retour d'Umbar. Mon meilleur général est de retour parmi les siens.

Le jeune général s'inclina devant son roi et lui fit un sourire non dissimulé.

- Oui, le retour fut plus long que prévu, une tempête a cloué notre navire à terre durant deux semaines. Je suis finalement revenu à cheval.
- Bien, alors les seigneurs d'Umbar ont donné une réponse ?
- En effet, ils ont accepté le protectorat gondorien. Nous les protégerons et ils nous appuieront avec leurs flottes de combat en cas de danger.
- Beau travail Gyarnil. Tu as mérité quelques jours de repos, mon ami.

Ce soir-là les deux Gondoriens dînèrent à la même table et s'échangèrent des paroles heureuses essayant de repousser les affaires des terres du Milieu de leur table...

Le lendemain devait voir arriver certaines moins bonnes nouvelles. Luniàrwa, amie depuis toujours de V'ala, nouvelle Dame d'Imladris, arrivait au bou de son voyage après plusieurs semaines. Elle avait été chargée de plusieurs missions. La première était de reprendre contact avec le Gondor, contact perdu ces derniers temps. La deuxième était presque officieuse ; depuis quelques temps les elfes de Rivendelle sentaient des changements étranges en les Terres du Milieu. Alors qu'elle se refusait pour le moment à en parler aux autres royaumes, V'ala l'avait chargée d'enquêter discrètement sur ces changements. Luniàrwa, au départ peu convaincue, avait au fil de son voyage vu et senti assez pour être elle aussi convaincue ; un changement lourd dans l'atmoshpère, comme si le temps pressentait l'arrivée de moments sombres, des armées sans le moindre écusson d'un royaume connu et -plus grave à ses yeux- la trace imperceptible de puissances inconnues et maléfiques, d'une puissance qu'elle avait du mal à imaginer. L'angoisse tenaillait l'elfe brune et à force de les tortiller, les deux mèches rousses qui encadrait son visage n'avait plus vraiment fière allure.
Mais le pire était sans contexte cette impression qu'elle avait depuis son arrivée à Minas Tirith ; l'impression qu'une des puissances qu'elle avait senti se trouvait dans la cité. Celle-là était moins puissante que celle qu'elle avaitcru ressentir dans l'est du Lindon, mais malgré tout puissante et dangereuse.
Tout en réfléchissant, elle avait atteint les portes du palais. Les gardes l'arrêtèrent et l'un d'entre eux lui demanda :

-Que désirez-vous madame ?
-L'on m'appelle Luniàrwa, et je viens en émissaire de la part de la nouvelle Dame de Fondcombe. De sa part je désirerais parler à votre Roi.

Elle montra d'un geste gracieux le laissez-passer rédigé de la main de V'ala. Le même garde lui répondti après avoir examiné le sceau :

-Cela me semble en ordre, vous pouvez rentrez. Désirez-vous être introduite maintenant auprès de Sa Majesté ?
-Si cela est possible, oui.

Elle le suivit à l'intérieur, retenant en elle ses impressions sur l'intérieur du palais. Ce n'était pas la première fois qu'elle venait, mais elle était encore impressionnée par l'entrée et la richesse des lieux.

La princesse de Dol Amroth s'était efforcée de s'intégrer aux habitants de Minas Tirith pendant ces derniers mois. Elle avait visité les moindres recoins de la cité, et rencontré de nombreuses personnes. Depuis sa prise d'otage, son statut s'était complètement modifié. Elle était reconnue dans la rue, accostée de toute part, et devait faire face à de multiples questions. Les jeunes filles en quête de romantisme, lui demandait de narrer sa rencontre avec le Roi, alors que les plus âgés s'inquiétaient de la perturbation engendrer par sa venue. Elemna rassurait, écoutait, échangeait et peu à peu, sa présence se fit plus discrète.
Un jour qu'elle se baladait tranquillement sans but précis, un vacarme la sortit de ses pensées. Main sur le fourreau de son épée, elle avança doucement. Là, elle se trouva face à une petite maison d'apparence normale. Alors qu'elle se plaçait habilement contre le fronton de l'habitation en essayant de ne pas passer devant une fenêtre, elle se retrouva nez à nez avec un homme d'une trentaine d'année. L'expression nez à nez ne convenait pas à la situation puisque après un regard échanger avec la princesse, il tomba lourdement sur le sol. Elemna put voir que son dos était lacéré, le sang commençait seulement à coaguler ce qui laissait d'horribles traces rouges sur le mur contre lequel il était appuyé avant l'arrivée de la jeune femme. Elemna posa délicatement sa main sur les cheveux de l’homme dont la respiration était trop irrégulière pour dire qu’il était hors de danger. A peine eut-elle le temps de réfléchir, que déjà son adversaire se tenait face à lui. Brun, son regard déterminé était rempli de haine. Le vent commençait à se lever, et les lumières des maisons à s’éteindre. C’est à ce moment qu’Elemna prit conscience qu’il faisait encore jour, que tout le monde avait entendu les cris et le fracas engendrés par la bagarre, mais que personne n’était intervenu. Il était probable que certains les regardaient, à travers leur fenêtres attendant le dénouement de cette histoire avec envie. A cette pensée, Elemna attristée et plus que remontée face à cette injustice, quelque soit la victime ou l’agresseur, quelque soit le but de cette violente attaque, sortit son épée. L’homme allongeait par terre gémissait de douleur, et pour le faire taire, l’adversaire d’Elemna posa son pied sur le dos à vif de sa proie, et l’écrasa de toute ses forces, accentuant les cris de la victime. Puis tout s’enchaîna très vite, l’homme fait un sourire dédaigneux à la jeune femme, crache sur celui qui était au sol, lui donne deux autres coups de pied, se retourne et s’enfuit calmement laissant Elemna épée en main sur place. Elle tenta de le poursuivre, mais le temps qu’elle enjambe le corps du pauvre homme, l’agresseur était déjà loin. Dans un premier temps, la princesse fut honteuse car son comportement ne fut pas digne d’une guerrière, et lâche face à un ennemi. Puis, elle se retourna, droite au milieu de la rue maintenant plongée dans le noir et cria de rage de toute ses forces. Plusieurs personnes sortirent de leurs maisons, armées pour la plupart, croyant à faire à un autre agresseur. Elemna n’eut d’autre choix que de s’enfuir avant d’avoir pu dénoncer l’atrocité à laquelle elle avait assisté, et la lâcheté des habitants qui l’avait choqué. Après s’être assurée, cachée derrière une habitation, que la victime était secourue, Elemna partit en direction du Palais. Elle avait besoin de parler avec Valarion. Après cet épisode, elle prit conscience que l’on n’était à l’abri nulle part, et qu’il fallait profiter des êtres chers pour lesquels nos sentiments n’avait aucune limite. Conclusion simple et logique, mais essentielle pour le jeune femme. D’un pas décidé, elle arriva promptement au palais et se plaça devant un garde.

- Bonsoir madame.
- Bonsoir. Excusez-moi de venir ici à une heure pareille, mais j’ai besoin de m’entretenir avec le Roi.
- Je suis désolé, il s’entretient déjà avec une jeune femme.
- Une jeune femme?! … Et pouvez-vous le prévenir de ma venue? Simplement le prévenir, peut-être acceptera-t-il de me faire entrée? S’il vous plaît… .
- Bien, je reviens.

Elemna profita du calme de la nuit pour se décontracter quelque peu, et se mettre dans un état convenable pour une rencontre avec Valarion. Seule cette idée, la rassura.

L'aube fut un magnifique spectacle. Les rayons du soleil envahissaient peu à peu la Cité Blanche et Valarion put observer ce splendide paysage depuis une terrasse donnant à l'extérieur du palais. Habillé d'une simple chemise de lin blanc et d'un pantalon noir assez ample, le Roi profitait du moment. Mais il manquait quelque chose, quelqu'un plutôt. Elemna lui manquait, elle partait souvent se promener dans la cité et même si Valarion était heureux de la voir s'acclimater au Gondor, son absence auprès de lui le rendait mal à l'aise.

C'est alors que Gyarnil apparut derrière lui.

- Sir. Une elfe de Lorien aimerait vous parler.

Sans rien dire, Valarion acquieça et suivit son jeune général jusque dans la salle du Trône. En effet, une elfe aux cheveux sombres l'attendait.

- Bienvenue à Minas Tirith, amie elfe ! Le Gondor vous salue. Il semblerait que vous vouliez me parler ? Je vous écoute.

Malgré son accueil chaleureux, Valarion savait pertinemment que cette elfe n'était pas là pour de simples salutations entre alliés de toujours. Un garde fit une apparition soudaine.

- La princesse Elemna est là.
- Qu'elle entre bien sûr ! Combien devrai-je lui dire qu'elle est ici chez elle.

C'est alors sur un magnifique sourire que Valarion, descendant d'Aragorn Telcontar ou encore Isildur attendait la réponse de l'elfe de la Lorien en compagnie de Gyarnil.

Luniàrwa laissa la princesse Elemna -princesse souveraine de Dol Amroth si ses souvenirs étaient bons- pénétrer dans la salle. Elle la salua par une inclinaison de tête et un petit sourire, avant de reporter son attention sur le roi du Gondor. Elle prit la parole, d'une voix claire et mesurée :

-Merci pour votre chaleureux accueil, Majesté. Pour commencez, ma suzeraine, V'ala d'Imladris, vous envoie ses salutations. Elle espère que les contacts reprendront entre Fondcombe et le Gondor plus activement que cela n'a été fait ces dernières années.

Elle marqua une pause, assez courte au demeurant. Elle reprit, plus assurée et en même temps moins confiante :

-A part cela, j'ai été chargée d'une deuxième mission, qui est... disons plus officieuse. Même si je ne devrais en référer qu'à ma suzeraine, elle ne m'en voudra pas de vous en parlez en priorité. Cela concerne votre royaume, donc je me permets de m'adresser directement à vous.

Nouvelle pause, le temps de rassembler un peu ses esprits.

-Ces derniers temps, vous l'avez peut-être remarqué, il y a une sorte de... changement presque imperceptible en les Terres du Milieu. Les elfes d'Imladris s'inquiètent à ce sujet. Nous ressentons quelque chose d'étrange, de nouveau, qui n'est pas forcément amical. Aussi, pour confirmer nos soupçons, j'ai été envoyée en mission pour essayer de mieux cerner cette étrange menace. J'ai découvert des traces étranges, que malgré mon expérience je n'avais jamais encore vue -aucun être "normal" de la Terre du Milieu n'en ferait de telles, chargées à ce point de magie. J'ai aussi repéré des traces d'armées, mais elles semblaient toutes se volatiliser en pleine campagne. Ce qu'aucune ne fait dans nos patries. Enfin, j'ai ressenti d'étranges êtres dans l'Eriador. Et aussi ici, à Minas Tirith. Quelqu'un se trovue dans les murs de la cité, et ce quelqu'un n'est sans doute pas remplis de bonnes intentions. C'est surtout pour cela que je désire vous en parler. Cela pourrait peut-être être une menace pour vous, ou Dame Elemna bien sûr. Bien que je puisse m'être trompée, je préfère que vous soyez trop méfiants que pas assez.

Lorsqu'Elemna pénétra dans la salle, son regard se dirigea immédiatement vers le Roi. Elle fut plus qu'enchantée de voir qu'il lui souriait, et rougit légèrement quand elle comprit qu'elle était complètement sous le charme de Valarion. Sa prestence, son élégance, sa beauté, pour ne parler que du physique, impressionnaient toujours la jeune princesse. Elle lui répondit donc par un fabuleux sourire, ne pouvant s'empécher de se mordiller la lèvre inférieure afin de calmer son envie de se jetter dans ses bras et l'embrasser langoureusement. Elemna se promit, voyant la joie qui se lisait dans les yeux de Valarion, de revenir le plus souvent possible.
Puis, son attention se porta sur la jeune femme qui la précédait de quelques minutes. La charmante elfe lui adressa un signe de tête ainsi qu'un sourire, elle avait des manières de saluer qu'Elemna appréciait particulièrement. La princesse fit de même, ne pouvant réprimer son sourire éclatant dû à la seule présence du Roi du Gondor.
La jeune femme, après avoir remercier le garde qui l'avait amené et adresser un signe de tête à l'homme se trouvant aux côtés de Valarion qu'elle avait déjà rencontré il y a quelque temps, alla se placer aux côtés de son cher et tendre.
Lorsqu'elle se retourna vers la jeune femme, elle avait déjà prononcé quelques mots. A l'annonce qu'une affaire concernant le Gondor, le visage de l'elfe s'assombrissa, Elemna comprit donc que sa venue n'était pas par simple courtoisie et qu'elle devait être très attentive à la discussion qui allait suivre. La présence d'un être malfaisant dans la cité glaça Elemna. Toute allusion à cette catégorie de personne lui rappellait l'attaque qui s'était produite un peu plus tôt. Cela ne faisait aucun doute, un homme rôdait en Terre du Milieu, et ses intentions n'étaient guère synonyme de croissance pour le Gondor et les autres territoires. Elemna se souvenait d'un magicien qui s'était présenté lors de la bataille qui avait eu lieu quelques mois auparavant, peut-être avait-il un lien avec ce qui se passait aujourd'hui... . Ses interrogations restaient vaines sans plus d'informations. Il était toutefois impensable de ne pas prendre au sérieux les faits qu'énoncaient l'elfe, puisque maintenant, Elemna devait penser aux répercussions sur Dol Amroth mais aussi au Gondor. Les deux jeunes femmes attendaient impatiemment l'intervention de Valarion.

Valarion avait en effet eu vent de ces troubles. L'inquiétude le gagnait également depuis quelques temps. Il croisa les bras sur son torse, fit quelques pas devant les escaliers menant à son trône nacré puis gravit quelques marches pour s'asseoir à mi-distance entre le trone et le sol.

" Merci d'être venue. J'ai eu vent de ces troubles en Terre du Milieu comme vous et votre Maîtresse. Le général Erzan m'avait d'ailleurs informé que sa capitale en Arnor subissait actuellement une attaque, il faudra défendre Annuminas coûte que coûte mais j'hésite à y envoyer moi-même des renforts. Défendre mes propres frontières serait chose difficile si jamais l'ennemi attendait justement que nos effectifs soient réduits. Ils sont malins... "

Le roi s'était soudain arrêté lorsqu'il avait aperçu le même garde qui avait conduit Elemna revenir vers lui.

" Sir, un vieil homme vous demande une audience au plus vite. Il se dit mourrant et aimerait s'entretenir avec vous de plusieurs choses. Il ne cesse de me parler d'un sort abominable qui attend toute la Terre du Milieu... dois-je le renvoyer ? "

Aussitôt, Valarion tourna le regard vers les trois autres personnes dans la salle du trône. Si ce vieil avait des choses importantes à révéler sur les troubles que connaissaient la Terre du Milieu, ils ne pourraient qu'en être plus satisfaits tous les quatre.

" Non, fais-le entrer. "

Le garde fit alors encore une fois demi-tour...

Luniàrwa profita du fait que le garde faisait demi-tour pour préciser au roi :

-Si Annuminas est attaquée, soyez sûre qu'Imladris lui viendra en aide. Et si elle venait à tomber malgré cela, notre souveraine fera tout pour chasser les envahisseurs de la ville. Nous ne laisserions pas nos voisins et alliés implicites se faire attaquer sans réagir. Ne dégarnissez pas vos frontières : ce conflit n'aura bientôt plus lieu d'être, j'en suis persuadée.

Elle se tut, puis son regard rencontra celui de la princesse Elemna. Elle y lut les mêmes interrogations que celle qui l'agitait intérieurement. Reproduisant le vieux tic dotn elle avait toujours voulu se séparer, elle attrappa l'une de ses deux mèches rousses -totalement naturelles bien qu'inhabituelles- et la tortilla autour de son doigt. Un vieil homme qui avait des révélations à faire, vraiment ? Luniàrwa sentit son coeur se contracter dans sa cage thoracique. Elle espérait que cela n'avait rien avoir avec ce à quoi elle pensait... Sinon, le pire était à prévoir.
Quand le garde revient, elle examina attentivement l'homme qui approchait avant qu'il ne prenne la parole. Non, rien de dangereux en lui... A part peut-être la ruse et la fourberie qu'elle pouvait lire dans ses yeux. L'elfe ne prendrait certainement pas comme argent comptant ce qu'il annoncerait sans preuve.

L'heure approchait... la délivrance pour la Terre du Milieu était à présent toute proche. Le vieux sage avait finalement réussi son premier objectif : obtenir un rendez-vous avec le Roi de Gondor. Il allait à présent pouvoir lui dire tout ce qu'il avait sur le coeur... tout ce qu'il savait et que tous les autres ignoraient encore... la Terre du Milieu allait basculer dans le feu et la mort s'il ne faisait rien... et il était prêt à tout pour éviter cela... tout...
Son fidèle bâton d'ébène frappait avec rythme les dalles de la cour de la Fontaine. Ses yeux s'arrêtèrent un instant sur le célèbre Arbre Blanc. Symbole du Gondor et de la liberté... Puis il continua son chemin jusqu'à la porte de la Citadelle où l'attendaient deux gardes.

Plusieurs minutes s'écoulèrent avant que le garde partit prévenir le roi ne revienne finalement. Enfin !! Enfin, cet empoté avait son sale boulot ! Il allait enfin pouvoir lui parler ! Le soldat invita alors le vieillard à pénétrer dans l'enceinte du Palais. Les statues des rois... les colonnes de marbre... le trône de Gondor... le Roi... un sourire de contentement... sur son visage encapuchonné....

Le vieil homme s'avançait toujours vers tous les individus présents, son regard passa en revue l'elfe, la princesse, le général et enfin le roi.
Il s'inclina légèrement s'appuyant encore un peu plus sur son bâton.

" Je vous salue Roi du Gondor. J'aimerais m'entretenir avec vous de choses qui ne permettent pas qu'on les fasse attendre. La fin de la Terre du Milieu est proche ! "

Elemna se contentait d'écouter ne voulant interrompre quelques échanges. La venue d'un vieil homme la laissait perplexe et méfiante. Lorsqu'il pénétra dans la salle, les doutes d'Elemna s'évaporèrent. En effet, il en s'agissait que d'un homme dans l'expérience devait être grande à en juger par son état physique et son âge. Il s'appuyait fortement sur son bâton, donnant l'impression que sans lui, il ne parviendrait pas à faire un seul pas. Cela était sûrement la vérité. La première réaction d'Elemna fut de l'aider à se déplacer, mais se doutant qu'il tenait à sa dignité, elle choisit de n'intervenir qu'à la demande de l'homme ou si son aide venait à être indispensable. Elemna appréciait particulièrement les personnes dont l'âge paraissait extraordinaire. Elle les respectait infinement et savait qu'ils ne pouvaient lui apporter que de bonnes choses, pleines de sagesse et les échanges étaient pour la plupart très constructifs et enrichissants. Ainsi, lorsqu'elle croisa son regard, elle lui adressa un sourire tendre et rempli d'attente.
Il s'adressa à Valarion tout d'abord, et ses mots furent francs et efficaces. Un instant, la princesse sentit sa respiration se stopper, et un éclair de profonde inquiètude apparu dans son regard. Remarquant que le vieil homme en s'adressait qu'au Roi du Gondor, Elemna prit l'initiative de prendre la parole avant lui pour éclaircir la situation, elle se tourna ainsi vers le vieil homme, fit un pas en avant, et s'inclina légèrement:

- Excusez mon impolitesse, mais avant que le Roi du Gondor prenne la parole, je souhaiterais savoir si notre présence, à moi et à la jeune femme que vous voyez à vos côtés, vous dérange-t-elle? Si tel est le cas, nous partirons. Toutefois, je pense que nous sommes en droit de savoir quel type de malheur viendra frapper, le plus tard je l'espère, la Terre du milieu. Ne sachant si vos informations nous concernent directement, je préfère vous demander, évitant tous malentendus. Nous comprendrons évidemment votre décision.