Un nouveau départ vers des horizons lointains [Solo] [2010]

Le ciel azur pleurait. Ses larmes, fines goutelettes transparents au contact froid, se répandaient sur le sol, s'amoncellant sous forme de flague liquide que de nouveaux pleurs perforaient de milliers d'aiguille liquide, projetant de petites gerbes d'eaux en l'air. Les nuages gris-cendre, sanglotant de tout leur saoul leur peine, couvrait d'un épais tapis l'horizon pitoresque, comme avide de le couper de toute chaleur solaire. Sous cette averse battante, je marchais, mon capuchon posé sur ma tête, les yeux rivés sur le sol, l'esprit perdu dans de sombres pensées. Des pensées égoïstes, centrées sur ma personne perdues dans ce monde d'ombre où la lumière, si petite, est insignifiante. Un monde froid, cruel, sans pitié envers les faibles. Un monde où vivait des milliers de vies diverses, combattant chaque jours pour leur survie.

Car, pourquoi sommes-nous là ? Quel est le but de notre création ? Etre un simple maillon de la chaîne immense qu'est la vie, de la viande pour des carnivores, de l'engrais pour les arbres ? Les arbres poussent, puis sont mangés par les herbivores. Les mangeurs de viande tuent ces derniers, et à peine leur repas se finit qu'une lance de métal se fiche dans leurs organes, soufflant leur chandelle vitale comme un vent violent plie un roseau. L'homme mange le carnivore, mais, tôt ou tard, la nature rappelle l'homme à elle, et sa carcasse dépouillée devient de l'engrais. De nouveaux arbres poussent, et le cycle recommence, encore et encore.

Mais telles n'étaient pas mes préoccupations. Non, je ne pensais pas à des choses aussi compliquées à comprendre, aussi difficile. Non, je cherchais une flamme prête à me guider vers une sortie, même factice. Sortir des ténèbres, pour toujours. Découvrir mon passé. Qui j'étais vraiment ? D'où je venais ?

Une voix en moi, faible mais insistante, me disait de me rendre au sacre. Un sacre dont je ne savais rien, si ce n'est l'emplacement. Je devais m'y rendre, afin de progresser dans mon maigre chemin de vie. De braves marchands m'avaient proposé de m'y emmener, et j'avais accepté avec joie leur proposition. Ma timidité naturelle avait pris le dessus lorsque j'avais du entamer la discussion, mais au fur et à mesure, des liens s'étaient formé, et je me sentais bien. Au chaud, nourri, avec des personnes bienveillantes. Oui, une bonne route s'ouvrait à moi, je devais maintenant l'emprunter. Seul le destin sait ce qui se passera...

Spoiler: