[10 Avril 2009] Vers Pelargir

- Donnez moi la corde et toi reste à la barre, je reviens au plus vite.

Heremegh sauta sur le pont laissant Angreth seul au gouvernail - il se débrouillait assez bien ce petit - puis l'amiral prit la corde des mains d'un membres de l'équipage et tout en faisant un noeud pour que la voile soit tendit il s'exclama :

- Comment te nommes tu ?

- Barheg, monsieur.

- Et bien Barheg - c'était un homme dans la force de l'âge, de taille moyenne, il portait un petite barbe rousse orangée et son visage était marqué par quelques rides et surtout une grande fatigue - vois-tu c'est comme cela que tu dois faire ; deux huits puis tu passes dans la boucle du haut avant celle du bas après tu fait juste un double noeud pour le mettre ici. Voilà !

- Oui amiral.

(Oui Heremegh !)
Enfin il s'y fera pensa Heremegh. Après un signe de tête, l'amiral revint au niveau du gouvernail que Angreth semblait déja bien maîtriser hormis peut-être la direction. En effet, le sillage dessinait derrière le bateau un serpent qui leur courait après. Angreth avait fait plus d'un virage....

- Alors je te montre gamin, regarde derrière toi - ce qu'il fit - voit les virages que tu fais ?

- Oui Heremegh.

( Au moins lui comprenait. )
- Et bien pour éviter cela, il faut que tu gardes un cap précis. De plus il ne faut pas donner de grands coups quand tu tournes le gouvernail. Sois doux et posé avec lui et le bateau t'obéira au doigt et à l'oeil. Laisse le vent t'entrainer car tu ne peux lutter contre lui, il fait bouger le bateau alors ne le combat pas et reste avec lui. Avec ces conseils tu peux facilement diriger le navire ...

- Merci, répondit le jeune homme.

C'était rare qu'on lui dise merci. Heremegh en fut touché mais il gardait toujours idées maléfiques et ingénieuses en tête. Il se rendait à Pelargir pour affaires importantes et ses paroles pour changer bien des choses. Il le savait et en était fier. Cette même fierté qu'il prenait à ce qu'on l'appelle l'Usurpateur où encore le corsaire charmeur. Derrière ces pensées de bonheurs et de tendresses se cachaient bien plus qu'un homme normal.