[29 Avril 2009]Une arrivée qui restera gravée...

Après de nombreux jours de voyage, Ismir était enfin de retour chez lui. Enfin chez lui était un bien grand mot, en effet depuis des lustres il avait quitté ce pays où il était perçu comme un ennemi de la nation, un banni en quelque sorte. Adolescent, les seigneurs de clan de Khand voyaient en lui un rival potentiel de par ses talents hors du commun en tant que combattant. Toutefois, à l'époque nul ne pouvait dire qu'il était un fin tacticien ou encore un bon meneur d'hommes. Le Khandéen voulait à présent remédier à cela...

Dès que les premières étoiles firent leur apparition, Ismir pénétra dans le village de son ancien clan. Depuis sa fuite et la mort de son père, le mercenaire n'était jamais revenu ici, cela faisait près de 14 ans...déjà.

Le Khandéen Noir s'infiltra discrètement jusqu'à la demeure du seigneur de tribu...celui qui avait envoyé des guerriers émérites pour tenter de l'assassiner il y a 14 ans. Cet homme devait payer...de sa vie et de son trône. Après plusieurs heures d'attente aux fenêtres et sur le toit, Ismir finit tout de même par rentrer dans la chambre luxueuse du seigneur de guerre. Caché derrière l'un des rideaux bordant son grand lit, il attendit que l'homme se couche.

Une fois cela fait, Ismir attendit alors quelques instants puis silencieusement posa la lame d'un de ses Kusarigama sur le cou du seigneur. Il s'approcha alors de son oreille et s'adressa à lui très calmement :

"Au moindre geste, tu es mort. Tu as voulu ma mort il y a plus de 10 ans, aujourd'hui c'est moi le maître de la situation. Nous allons pouvoir parler calmement..."

Le mercenaire attendit alors la réponse de sa proie...tremblotante...

L'homme qui ne compris pas tout de suite le sens de cette intrusion, perçut dans la voix de l'étranger un certain ton familier et son visage... Oui, il se souvenait de lui, c'était sûr, et à cette pensée il eut de nouveau un frisson qui le parcourut de la tête au pied comme si on l'avait jeté dans un lac glacé. Regroupant le moindre brin de courage qui lui restait, il murmura :

- D'accord, mais d'homme à homme.

Le seigneur ne savait si sa réponse allait faire bonne impression mais ce qu'il voulait pour l'instant c'est sortir au moins de cette situation qu'il ne pouvait contrôler .

Un sourire malin apparut sur les lèvres du khandéen, il posa alors sa main libre sur l'épaule du seigneur et tapota plusieurs fois. Ismir garda alors sa lame sous la gorge de l'homme et commença à attacher ses mains aux barreaux du lit avec les rideaux bordant ce dernier. Une fois cela fait il relâcha son emprise avec son arme et vînt se placer devant le lit, face au seigneur.

"Bien à présent nous pouvons parler. Parle moi de la situation actuelle dans notre belle contrée, que se passe-t-il ? Y'a t-il des affrontements ?"

Pendant qu'il parlait, Ismir marchait dans la chambre et tomba face à l'épée du seigneur, une épée bien ouvragée et de taille moyenne.

"Je prends cette épée et son fourreau par la même occasion, j'espère que ça ne te gêne pas, hm ?"

Le seigneur semblait désapprouver la phrase d'ismir mais rien ne sortit de sa bouche, du moins dans un premier temps.

"Bien, alors réponds à mes questions."

L'homme, ligoté, allongé sur le lit, réfléchit à une vitesse phénoménale et compris qu'il ne devait que faire bonne figure pour avoir la vie sauve et peut-être plus...

- Il y a beaucoup d'opposant à notre clan qui se forme dans l'Est, on a dénombré 3 petits clans et nos informateurs pense qu'ils sont 5 à 10 par groupes, ils se rassemblent souvent entre eux mais rarement entre clan. On a beaucoup de mal à les repérer et encore plus à les attraper, cela va de soit. Maintenant si tu veux nous aider, nous t'acceptons.

L'homme ne se souciait gère pour l'instant de la réaction de son clan à l'annonce de la réintégration d'Ismir au sein de leur société, ce qu'il voulait pour l'instant c'était vivre.

Les paroles du seigneur s'imprimèrent avec exactitude dans l'esprit et la mémoire d'Ismir...toute information était bonne à prendre. Cependant la dernière phrase du "ligoté" sonna faux à l'oreille du mercenaire :

"M'accepter ? Qui parle de m'accepter ? Je ne veux pas avoir de comptes à rendre à un homme tel que toi, tu n'en vaux pas la peine. Tu as osé ordonné à mon père de me tuer et tu espères que je vais oublier ça ? Je peux déjà t'affirmer que tu n'es plus le seigneur de notre clan, c'est à moi qu'incombe à présent cette tâche."

Ismir s'avançait peu à peu du lit en laissant traîner la pointe de l'épée de son otage sur le sol. Il s'approcha du "faux-seigneur" et posa la lame sur son torse.

"Tu ressens la peur, ça crève les yeux. Pendant quatorze ans, tu aurais pu t'entraîner au combat plutôt que de penser à éliminer des opposants possibles et à fricoter avec des courtisanes....tu aurais pu et tu aurais dû."

La pression qu'il exerçait sur le corps de l'homme s'accentua puis Ismir ajouta :

"As-tu quelque chose à ajouter ?"

Le prisonnier d'Ismir savait qu'il n'avait plus le choix et qu'il ne pouvait rien faire à part répondre à Ismir :

- Je ne suis plus le seigneur de mon clan mais toi de quel clan es tu le seigneur ? Mes hommes ne me sont peut-être pas fidèle pour mourrir à mes cotés mais ils ne sont pas fou pour aller du tien, pour aller avec celui qu'ils ont banni.

Beaucoup, par colère auraient simplement tranché la gorge de cet homme mais Ismir faisait partie de ceux qui préféraient ralliés les autres à sa cause par les paroles que par la mort. Il lui répondit alors :

"Je saurais les convaincre, les hommes sont en proie aux désirs charnels et passionnels depuis le commencement....avec des femmes, de l'or et du pouvoir...j'obtiendrai ce que je souhaite."

Ne relâchant pas la pression exercée par son épée, Ismir continua à parler :

"Je fais partie du même clan que toi, le clan grâce auquel j'accomplirai mon but. J'ai une dernière chose à te demander : où est la clef menant au trésor de notre clan ? Je dois la récupérer. Dis moi tous tes secrets et je jure de te laisser la vie sauve malgré tes actes passés."

La pression qu'il exerçait sur son torse commença à devenir plus supportable pour l'otage, mais qu'allait-il répondre à Ismir ?

L'homme était un peu courage mais celui-ci ne lui été d'aucune utilité, il préférait utiliser sa conscience des évènements :

- Crois-tu que j'espère encore avoir la vie sauve après t'avoir entendut dire que n'oubliais rien du passé ? Va plutôt demander cette clé à l'un des membres de MON , il insista sur ce mot, clan si tu es si sûr de toi.

Ismir resta pensif pendant un instant puis se mit en mouvement : pendant au moins dix minutes, il attacha le plus fermement possible le seigneur au lit et posa un foulard sur sa bouche pour qu'aucun son ne soit émis. Ensuite le Khandéen s'approcha du bureau de son otage qui était à l'autre bout de la pièce, le meuble était en bois foncé et avait été magnifiquement conçu. Ismir commença alors à fouiller les tiroirs et les portes du bureau pour essayer de trouver un indice sur l'endroit où était la clef. Allait-il trouver quelque chose ?

Soudain le mercenaire qui était sur ses gardes, entendit des bruits provenant d'en dehors de la chambre, plus précisément du couloir. Peut-être allait-il y avoir de l'action...plus tôt que ce qu'Ismir avait prévu mais il dégaina tout de même l'un de ses kusarigamas et se cacha derrière le bureau tout en continuant de fouiller l'endroit discrètement.

En effet, l'approche imminente de deux gardes (ou plus) de la chambre du seigneur allait compliquer les choses. Après tout, Ismir ne voulait que deux choses : venger son père et trouver un nouveau but à sa vie. Cependant l'arrivée de ces gardes venait ajouter un troisième objectif : survivre pour accomplir les deux autres.

Le Khandéen dégaina alors l'épée qu'il avait ravi au seigneur et tel un chat au milieu de biblots, il avança jusqu'à être derrière l'entrebaillement de la porte de la chambre. Ne faisant aucun bruit il attendit que la poignée se baisse pour ensuite prendre à revers les deux hommes qui ne se doutaient certainement pas de son intrusion...

- Mon seigneur ?

- Tu crois qu'il a un problème ?

- Qu'est ce j'en sais moi.

Soudain la poignet tourna et l'homme commenca à entrer puis entrebaillant légerement la porte, il entendit un bruit. Le seigneur que Ismir avait ligoté fortement commencait à s'agitait.
La pièce était plongé dans le noir et l'homme ne pouvait rien voir, qu'y avait-il ? La porte était ouverte et l'homme mit un pied à l'intérieur. Les bougies du couloir projettait un petit flot de lumière dans la chambre laissant apparaitre le visage du seigneur ; la bouche cachait par un foulard, les yeux traduisant la colère et la peur en même temps...

- Mon seigneur !

L'homme s'élança alors vers son maitre...

C'est le moment qu'attendait Ismir pour agir, aussitôt il s'élança vers le garde qui marchait vers le lit. Il le saisit au col et se plaça derrière lui tout en mettant la lame de son épée sous sa gorge, il se retourna ensuite vers la porte regardant le second soldat qui paraissait stupéfait.

Ce dernier était sur le point de dégainer son arme mais le mercenaire prit la parole avant :

- Un mouvement. Un seul. Ton copain meurt. Et toi avec, deux secondes après. Compris ?

Bien qu'étant un combattant, le poul d'Ismir s'était accéléré mais son regard resta vif, aux aguets et il ne laissait transparaître aucune émotion de peur, d'hésitation ou d'atre chose pouvant lui faire défaut.

- Je suis un membre de votre clan. Je suis venu ici pour venger mon père qui est mort par la faute de votre "seigneur" il y a quatorze ans. Inutile de vous le cacher, je ne le laisserai pas voir le soleil se lever. Toutefois, je vous laisserai vivre et vous serez récompenser si vous deux m'aidez à reprendre le clan en main et à le sortir de ses tourments. Notre clan est faible mais si nous y mettons du notre nous pouvons le redresser et le mener vers la prospérité. Qu'en dites-vous ?

La proposition de Ismir était désespérée et il ne savait pas pourquoi il avait dit ça mais ces mots étaient venus tout seuls. Son instinct lui avait dit de tenter le coup avec ces deux gars, ils ne praissaient pas mauvais mais il fallait encore attendre leur réponse...

Le soldat qui était à la porte c'était remis de cette surprenante apparition mais il n'en restait pas moins de crainte en lui et les mots qu'il compris dans le discours d'Ismir le firent réfléchir. Cependant, il voyait dans les yeux de son collège qui était au prise du khanden, un sentiment de désapprobation, de colère.
Le garde qui était restait dehors commenca à prendre la parole :

- J'accepte mais mon compagnon lui je ne sais pas.

Sentant de la tension chez le garde qu'il tenait entre ses bras, Ismir lui parla à l'oreille avec délicatesse :

- Peut-être me haïs-tu. En tout cas, ce qui est sûr c'est qu'un choix s'offre à toi mon ami : soit tu meurs en restant à ta place de soldat de chambre minable, soit tu meurs dans plusieurs années en tant que héros de Khand et sauveur de ta patrie comme ton compagnon ici présent. Réfléchis bien et puis si tu me crois si hostile que ça, regarde plus en détail la situation actuelle : vous êtes encore en vie tous les deux, non ? Vous pourriez ne plus l'être depuis quelques minutes déjà.

En prononçant le mot "ami", Ismir avait eu un léger temps de réflexion : n'avait-il pas juré de n'appeler personne ainsi jusqu'à sa mort ? Un ami c'est signe de faiblesse, pensait-il, on lui fait confiance et il vous poignarde dans le haut quand quelqu'un lui promet une meilleure vie ailleurs. Non Ismir n'avait pas d'amis et n'en aurait plus...

Soudain l'emprise que le mercenaire exerçait sur son otage se relâcha légèrement puis complètement. Le Khandéen prononça alors quelques mots :

- Tu es libre de tes mouvements mais n'essaie pas de m'attaquer, je peux t'affirmer que tu mourrais avant moi.

Le second garde fut libéré en parti de l'emprise du Khandéen. Se retournant, il observa profondément ce dernier et lu dans son profond regard une grande méfiance. La crainte, la haine se mêlèrent mais ses sentiments ne prirent pas le dessus sur sa pensée :

- Ok, je te suis également mais je veux que tu libère mon ancien maitre et que tu le laisse s'enfuir.

- Quoi ?

Son compagnon avait réagit avant Ismir.

- Laisse moi, décidez toi. Je n'accepterai pas de servir l'assassin de mon ancien seigneur.

Un nouveau dilemme s'offrait à Ismir : se venger ou se faire un allié de plus ? S'il laissait s'enfuir le seigneur, il tenterait de le tuer par la suite mais s'il le tuait maintenant, les deux gardes ne resteraient peut-être pas longtemps de son côté...il avait fait son choix.

- Bien. J'accepte ta condition.

Ismir s'approcha de son otage, détacha ses liens, le prit par le col et le traina jusqu'à la fenêtre.

- Dégage d'ici, tu n'es plus le maître.

Son vis-à-vis lui lança un regard noir mais ne prononça mot, Ismir retourna près des deux gardes et les scruta de ses yeux bruns :

- Faites quérir tous les nobles du clan pour une réunion d'urgence. Il faut leur parler.

L'ancien chef du clan partit immédiatement mais laissa un clin d'œil au garde qui eut voulu sa liberté. Avait-il des desseins cachés ? Ou pensait-il que le garde voulait quelque chose en faisant cela ? Le clin d'œil fut pour l'homme un signe de reconnaissance mais avait-il vraiment encore confiance en son ancien maitre...
Chassant ses sombres réflexions, Ismir ordonna une réunion des nobles du clan. Les deux gardes exécutèrent immédiatement cet ordre mais avant de partir, le plus jeune homme, celui qui avait rejoint aussitôt la cause du Khandéen, fit une demande a Ismir :

- Excusez moi mais puis-je assister à cette réunion ? Étant ancien garde je n'en avais pas le droit autrefois, mais je pensais...

Le garde ne finit pas sa phrase et trouva plus judicieux de faire une autre remarque :

- A oui également, je tenais à vous faire par d'une de mes craintes. Mon collège lorsqu'il a demandé la libération de son ancien chef, je pense qu'il avait en vu de se retourner contre vous et....

- Et tu viens !

C'était l'autre garde qui l'appelait; il était partit après la requête de Ismir et n'avait pas vu l'absence de son collège.

- Oui, j'arrive. Alors, puis-je y assister, maitre ?

Faisant comme s'il n'avait pas entendu les paroles du garde à propos d'un éventuel retour de lame de la part du second garde, Ismir lui dit juste :

"Oui, tu es invité et ton ami aussi."

Le garde le remercia puis repartit aussitôt. Le Khandéen pensait à présent à cette menace qu'il aurait pu aisément éliminer mais qu'il avait épargné : le seigneur Rohnar. Quoiqu'il en soit, il le retrouverait un jour où l'autre mais ce gêneur de la nature n'allait rien arranger...

Ismir se dirigea, après quelques dizaines de mintues, dans la salle du conseil où étaient déjà la plupart des seigneurs du clan. Il progressa jusqu'au siège principal et posa ses mains sèches sur la table de pierre lui faisant face. Il scruta les regards des hommes qu'il avait fait réveillé, la tâche ne serait pas aisée...

"Messieurs. Votre ancien chef de Clan a été démis de ses fonctions. C'était un lâche et un homme cupide, je suis ici pour relever notre clan et le mener à la prospérité. Je vous mets au courant afin que vous m'aidiez dans cette mission."

Se relevant de toute sa hauteur, Ismir attendait patiemment une réponse de la part des autres seigneurs. Il remarqua alors que celui des deux gardes qui ne semblait guère l'apprécier, n'était plus là. Où avait-il pu passer ?

"Alors ? Que répondez-vous ?"

L'un des plus anciens, longue barbe blanche et des rides marquaient son visage jusqu'à former un semblant de poche sous les yeux, se leva. Écrasant alors son poing, encore bien résistant tenant compte de la force qu'il y mit, sur la table :

- Et pourquoi devions nous vous écouter ? N'avez vous pas fait disparaitre notre chef ? Et puis qu'en avez vous fait ?

- Il l'a laissé s'échapper ! s'écria le jeune garde que Ismir avait laisser participer à la réunion.

- Qui es tu toi pour parler à sa place, traitre ! rétorqua à son tour un autre haut seigneur du clan.
La tension montait au sein de l'assemblé et très vite l'opposition s'enclencha contre le jeune garde puis Ismir. Il devrait au moins s'expliquer.

Les seigneurs du clan s'agitaient et cela ne se passait pas comme prévu pour Ismir. Il répondit toutefois à la question du dignitaire :

"Je l'ai laissé s'enfuir pour vous montrer ma volonté de ne pas verser de sang. Ensemble nous pourrons relever le clan sans lui, qui n'a jamais voulu que son propre bien !"

Il fallait les convaincre à tout prix, mais ce traitre de faux seigneur avait apparemment encore de nombreux partisans...

- C'est exact !

Le jeune garde avait de nouveau prit la parole pour défendre Ismir. Mais pourquoi ? Dans tout les cas il était entièrement avec lui.

- Mon collègie a demandé l'évasion de votre - au vouvoiement il semblait l'avoir déjà oublié - chef alors soyez en heureux ! Sachez apprécier son offre.

- Bon je te le répète, qui es tu pour nous parler ainsi ! Et puis où ton collègue qui a permit l'évasion de notre chef !

Bon question, personne ne l'avez vu et personne ne s'en soucié plus mais c'était tout de même étrange que celui-ci ne sois pas à la réunion. Tout le monde regardait autour mais aucun signe du garde ! Puis, soudain les portes de la salle du conseil s'ouvrirent à la volé et un tiers homme pénétra, blanc, livide et craintif. Mais pas assez pour crier :

- Un garde a été retrouvé mort dans l'un des couloirs qui même à la chambre de notre chef ...


- Et bien vous n'avez plus à chercher, nous avons trouvé notre garde qui a libéré Rohnar mes amis. Et qu'avez vous à répondre à cela, Ismir ?

La situation s'empirait de plus en plus, et voilà à présent que ce garde était mort. Ce cadavre n'allait pas aider la mission d'Ismir, bien au contraire. Tous les dignitaires se tournèrent vers lui, jetant des regards assassins sur l'exilé, il n'en fallait pas beaucoup en plus pour que l'un d'eux ne se jette sur lui pour le tuer.

Ismir perdait le contrôle, mais il tenta une réplique :

- Ecoutez, je n'y suis pour rien, cet homme venait de se ranger de mon côté pourquoi l'aurais-je éliminé ? Qu'avais-je à y gagner ?

*c'est un coup de ce Ronhar...maudit sois-tu.* pensa-t-il.

Des murmures commencèrent à bourdonner dans la salle de réunion et le haut seigneur continua la discussion avec Ismir :

- Alors qui l'a tué ?

C'était une question pertinente mais peu précise car cela aurait pu être n'importe qui et Ismir le savait mais le seigneur ne semblait pas de cet avis et chercher à accuser indirectement le mercenaire.
Soudain Ismir remarqua un clin d'œil que lui envoya le jeune garde mais il ne fut pas le seul à le remarquer, le haut seigneur également entrevit cette complicité. Mais il ne fit pas cette fois ci la remarque à Ismir mais au jeune garde :

- Dis moi, toi. Tu étais avec lui quand tu a découvert ce mercenaire dans la chambre de notre chef ?

- C'est exact mais où voulez vous en venir ?

- Tu aurais pu très bien l'assassiner toi. Il veut la libération de ton ancien chef que tu détestes, vous partez ensemble, vous vous disputez à ce sujet, la peur que notre chef te retrouve te gagne et tu tues ton compagnon. Scénario possible tu ne penses pas.

- Ce n'ai pas moi !

- Et qui est-ce ? Ismir ne peut pas me répondre peut-être peux-tu le faire à moins que tu ais envie d'endosser ce meurtre ?

- C'est lui !

La peur le fit montrer Ismir du doigt, il avait craqué mais il n'était pas sur que ce soit ce mercenaire. Toutefois, il ne pouvez se porter coupable.

- Et bien mercenaire, tu fais confiance à de bien belle personne...

*Saloperie de politicien ! Toujours prêt à manipuler les faibles !* pensa Ismir tout en serrant les poings.


Tous les regards étaient braqués sur lui, un vulgaire mercenaire à leurs yeux, et voilà maintenant que son seul allié le trahissait sous la pression. Tout ça devenait bien compliqué, d'autant plus que le Khandéen n'était pas un brillant orateur, lui c'était plus dans l'action qu'il était habile.

"Ecoutez ce n'est pas moi le meurtrier, croyez-moi. Vos paroles habiles ont fait céder ce garçon, il n'a pas plus de preuves que vous pour m'accuser !"

"Mais tu n'en as guère plus pour prouver ton innocence, assassin !"

Assassin, ce mot ne lui plaisait guère surtout dans une telle situation, c'est alors que ce seigneur fit un geste de la main et aussitôt deux gardes armés commencèrent à s'approcher de moi. C'était terminé, nul ne le croirait plus ici, ce clan n'était définitivement plus le sien. Personne ne le soutenait et nombre d'entre eux voulaient le mettre hors-jeu.

Pourtant Ismir ne bougea pas, attendant que les deux gardes s'avancent davantage...