[05 Mai 2010] De nouvelles révélations à faire.

Son périple touchait à sa fin. Elle n'en pouvait plus. Anazûl se sentait chez elle maintenant, dans ses terres, à Kharzal. Ne sachant par où commencer, la reine se rendit immédiatement dans l'immense bâtiment que Rhamul avait fait ériger juste pour eux. Anazûl redoutait affreusement de se faire accoster par un oriental, pour cette raison, elle pénétra dans la forteresse seulement lorsque la nuit était complètement tombée. Elle avait revêtue un grand manteau avec une capuche qui lui permettait de passer inaperçu. Lorsqu'elle arriva, son premier réflexe fut d'netrer dans sa chambre, elle s'asseya sur son lit et n'en bougeat pas jusqu'au levé du jour. Elle réfléchissa, retournant encore et encore les questions qui se chamboulait dans sa tête, refoulant ses mauvaises pensées, et tenant à ne pas pleurer. elle n'avait encore jamais craqué depuis... depuis plus de quatre mois maintenant.
Personne ne vain voir si elle était en bonne santé, personne ne s'inquièta, et c'est précisément ce qu'elle voulait, une arrivée discrète, et surprise. Elle se leva, se lava le visage, changea de vêtements, s'encourageant à continuer à aller de l'avant. Elle sortit, et aborda le premier oriental qu'elle croisa sur sa route. C'était un jeune homme, grand, musclé, un jeune homme ordinaire et plein de fraîcheur. Elle l'attrapa par le bras, et plongea son regard dans le sien. Le premier réflexe du garçon fut de se dégager de l'emprise de la reine, puis il se stoppa, surpris, la bouche ouverte, muet. Anazûl était rassurée de voir qu'elle n'avait pas tant changé. Elle s'approcha de lui, et lui glissa ces quelques mots:

- M'avez-vous reconnu, cher oriental?

- Oui, ma reine, chuchota ce dernier.

- Bien. Je vous ordonne de prévenir tout le peuple. Une annonce sera faite demain dans l'heure du midi par une personne dont la venue est imprévue, au Palais du Roi et de la Reine. Simplement ces mots. Comprenez-vous? Je ne veux en aucuns cas que vous informiez la population du retour de la Reine, et... de son état. Suis-je clair?

- Très clair, ma reine.

- Voyons, dit Anazûl se relaxant un peu, ne m'appelait pas de la sorte, je en suis pas encore très âgée, vous savez, et pas encore mère. Vous me devez le respect, de la même façon que je vous le dois. Bien, je peux compter sur vous, n'est-ce pas?

- Oui, bien sur.

- Parfait, alros mettez tout en place, je veux que demain tout el monde soit là!

Sur ce, Anazûl retourna dans sa chambre, de la façon la plus discrète possible.

Ce jour-là, Anazûl s'en souviendra à jamais. Son existence à changer en un quart de seconde, et il lui était impossible de revenir en arrière. Le choc a été épouvantable, et elle-même pensait ne pas s'en relever.
Pourtant, aujourd'hui, elle était là, assise sur une simple chaise, qu'elle avait amené avec l'aide de l'homme auquel elle avait parlé la veille, au milieu du balcon qui surplombait Kharzal. Elle s'y était assise le plus confortablement possible, sachant que l'attente serait interminable. Cela faisait maintenant quatre heures qu'elle était au même endroit, et elle voyait le peuple s'amasser à ses pieds, quelques mètres plus bas. En silence, elle fermait les yeux et tentait de trouver ses mots. Ces même mots qu'elle dirait au peuple un peu plus tard.
Hazamul, l'homme à qui la Reine avait donné sa confiance, avait parfaitement rempli sa mission. Il se trouvait à ses côtés, debout, et Anazûl éprouvait pour lui un grand respect. C'était grâce à lui, qu'elle était parvenue à rassembler toute la Nation. Il était bientôt l'heure, l'heure des révélations. Le souffle d'Anazûl ralentissait peu à peu, gardant les yeux fermés pour ne pas à avoir à regarder les orientaux qui s'entaçaient, de plus en plus nombreux, devant elle. Elle avait mis une longue cape noire, dôtée d'une capuche, qu'elle avait soigneusement repliée sur son visage de telle façon qu'elle parvenait à voir ce qui l'entourait alors que, ici, le peuple ne pouvait voir ses traits. Le brouhaha commençait à se former, et Anazûl pouvait entendre par moment des cris d'espoir:

- Rhamul! Mon Roi, Rhamul!

A ces mots, la reine restait pétrifiée, et ne pouvait s'empêcher de serrer ses poings aussi fort qu'elle le pouvait. Hazamul, se rapprocha de la souveraine, et lui glissa ces quelques mots:

- Il est l'heure... Vous sentez-vous capable de...

- Je le suis. Ne doutez pas de moi. Faites le silence je vous pries, je vais commencer.

Hazamul, frappa dans ses mains, et fit signe à tous les Orientaux de regarder l'inconnu(e).
C'était au tour d'Anazûl, elle le savait, mais le courage lui manquait. Les mots ne sortaient pas. Pourtant, elle était persuadée que c'était la meilleure solution. Dire toute la vérité, c'était la principale valeur qu'elle voulait enseigner, et commencer par dire toute la vérité à ceux qui croyaient en elle, était évident. Elle respira lentement et profondément puis, pris la parole.

- Chers Orientaux..., sa voix lui paraissait trop aïgu, et elle sentait ses yeux s'embuer.

Il fallait qu'elle continuer, sinon le peuple partirait et tous ses efforts seraientt vains. Elle savait déjà, que le fait de ne pas se lever, était un manque de respect inconsidérable, et qu'il lui fallait parler jusqu'au moment où elle pourrait se lever, et se montrer à tous. Elle reprit:

- Chers Orientaux. Je vous remercies tout d'abord de m'avoir fait confiance, et d'avoir fait confiance aux paroles que disait cet homme. Elle montra de la main Hazamul et lui fit un bref signe de tête. A présent, c'est à moi de vous parler, et c'est à moi d'avoir confiance en vous. Je sais parfaitment que les Orientaux ont foi en leurs souverains, et qu'à leur tour ils peuvent avoir foi en vous. Ainsi, pour cette raison, je dois vous dire que... je dois vous annoncer une... terrible catastrophe. Le voix de la reine était maintenant enrouée, et les larmes lui coulaient le long du visage.

A ces mots, le peuple retint son souffle, et le silence était de guise pour tous. Même les plus petits enfants comprenaient que les mots d'Anazûl changeraient à jamais le futur des habitants de Rhûn.

- Votre Roi est mort! Anazûl se sentait comme délivré d'un lourd secret après avoir prononcé ces mots. Elle qui était seule à ressentir de la tristesse pour lui depuis plusieurs mois, elle était soulagée de savoir qu'elle ne l'était plus. Après cette réaction elle fut honteuse de penser cela, mais il était juste de reconnaître qu'un tel sentiment de solitude était dur à supporter pour une jeune femme dans son état... .

Le peuple ne se retenait plus, les cris de détresse jaillaient de toute part, les larmes en cessaient de couler, femmes, enfants, hommes, et les plus âgés, étaient réunis dans leur désespoir, et leur chagrin.

- Rhamul est mort! Mort en vous laisssant seul, peuple de Rhûn, en me laissant seule, et je vous en conjure, ne lui en voulait pas!

Ces mots résonnaient, le silence était revenu, tous écoutaient les paroles de la jeune femme, tous qui pour l'instant ignoraient son identité.

- Le Roi était parti à la recherche d'une monture digne de lui. Sa quête l'a perdu... . Alors qu'il s'était aventuré dans une caverne, où la pénombre ne lui permettait pas de se repérer, un bruit lointain se fit entendre. Un crissement sourd, puis quelques pierres tombèrent lourdement sur le sol. Ce fut alors la panique. Des morceaux entiers ne cessaient de s'écraser à terre, Anazûl se laissant emporter par l'émotion, les mots déferlaient, la jeune femme parlait, parlait sans pouvoir s'arrêter. on criait, on criait de peur, je ne voyais plus Rhamul, il n'était plus là, je n'entendais plus sa voix. Je ne comprenais pas, encore maintenant je ne comprends pas. Je me souviens qu'il m'a poussé vers la sortie, j'ai couru si vite, si vite, que je ne me suis pas retourné. Il était peut-être derrière moi, il me demandait peut-être de l'aide, et moi j'ai couru comme jamais je n'ai couru. Anazûl se calma un peu, elle reprit son récit d'une voix posée, Il m'a sauvé la vie! Peuple de Rhûn, votre roi m'a sauvé la vie!

C'est à ce moment, qu'Anazûl choisit de se mettre debout, Hazamul se plaça promptement derrière la jeune femme, pour l'aider à enlever sa cape. La première réaction fut stupéfiante, personne n'osait prononcer un mot. Tout le monde était sous le choc.

- Oui, Rhamul est mort, mais je porte en moi une part de lui. Pendant ce voyage, Rhamul m'a fait un enfant. Et je souhaite, lorsqu'il naîtra, lui raconter comme son père était courageux. Jusqu'au moment où il a vu la mort en face, il a aidé les autres, il m'a sauvé et a sauvé son enfant. pour cette raison, je ne veux entendre personne dire qu'il nous a abandonner! Votre Roi sera toujours présent à travers moi et son enfant... Cela fait plusieurs mois que je suis la seule à connaître le triste sort de Rhamul, vous êtes les premiers à qui j'en parle car c'est ce qu'il aurait voulu. Il a confiance en vous, comme j'ai confiance en vous. Nous devons rester souder pour Kharzal, pour Rhûn, pour Rhamul!

Anazûl, qui s'appuyait sur Hazamul, redoutait la réaction des orientaux. Puis, ce fut la délivrance. Le peuple reprit en coeur:

- Vive la Reine, Vive le Roi, vive la Reine, vive le Roi.

Et pendant de longues minutes, Anazûl les regardait, l'acclamer et acclamer son défunt mari, ses yeux ne cessaient de pleurer, mais elle en était sûre, ces larmes étaient des larmes de joies, des larmes de renouveau. Après ces révélations, le futur serait complètemetn incertain, mais Anazûl comptait diriger Rhûn, comme elle l'aurait fait en le présence de Rhamul.

Hazamul tourna son visage vers sa souveraine. Il choisit avec soin ses mots ;

-Sincèrement, ma reine, j'ignore si ces rumeurs sont fondées. Toujours est-il que d'après ce que je sais -c'est à dire pas grand-chose-, de nombreux peuples s'inquiètent, humains, elfes, nains... Devons-nous y croire, y attacher de l'importance ? Je ne sais donc pas, mais si mon avis vous importe, je vous conseillerais de ne pas les prendre à la légère. Nous ignorons au juste ce que cela est, mais mieux vaut être préparé au pire qu'attendre de voir si cela nous tombe dessus. Pour le moment, nous ne semblons pas concerné, mais cela peutvenir dans le futur, qu'il soit proche ou lointain.

Il marqua une pause étudiée dans son discours, puis reprit, plein de questions, d'hésitations aussi :

-Je prie pour que ces rumeurs soient infondées, n'en doutez pas une seule seconde. Mais peut-être serait-il bon d'essayer de se renseigner sur ce qui nourrit ces rumeurs, de prendre contact avec nos alliés ; car si cette menace se révèle être grande, nous risquons de ne pas être prêt à l'affronter. peut-être serait-il aussi bon de recruter activement. Trop de défense valent mieux que trop peu.
Et peut-être que voir à quel point vous tenez à les protéger convaincra les sceptiques que vous méritez vraiment le titre de Reine du Royaume de Rhûn. Ce qui serait vraiment idéal, car si menace il y a, il nous serait plus utile d'être réunis que divisés.

La reine écoutait attentivement Hazamul. Encore quelque peu mal à l'aise dans sa prise de parole, Anazûl nota que son point de vue était tout à fait étudié. Peut-être ferait-il un bon orateur? Laissant ses interrogations de côté, elle se félicita d'avoir donné sa confiance à un oriental aussi fiable. Elle espérait toutefois qu'il ne cachait pas son jeu.

- Bien. Ce que vous dites est juste, je dois le reconnaître Hazamul. Écoutez, pourriez-vous immédiatement rassembler les hommes de Rhûn, sans pour autant semer la panique bien évidemment. Vous en êtes tout à fait capable.

Anazûl marqua une pause, elle était de plus en plus fatiguée, et la prise de poids engendrée par sa grossesse l'essoufflait rapidement. Elle reprit plus calmement cette fois:

- De mon côté, je vais me balader dans les rues de Kharzal afin de récupérer quelques informations, qui sait, certains sont sûrement bien renseignés sur ce qui se trame.

La reine se retourna, s’installa à une table, demanda à ce qu’on lui apporte de quoi écrire, puis s’appliqua à rédiger, sous l’œil curieux de Hazamul qui était resté à ses côtés:


- Bien, je vais immédiatement faire parvenir cette lettre aux concernés, en espérant qu’ils me répondent au plus vite. Hazamul, nous nous retrouvons dans 3 jours, ici-même, tu le sais maintenant tu peux entrer ici comme bon te semble. Bonne route!

Après le départ d’Hazamul, Anazûl commença une brève réflexion. Ses mots, prononcés lors de sa dernière prise de parole, on était choisis avec la plus grande précaution afin de tester encore une fois les capacités d’Hazamul. S’il est respectueux de la reine, il n’abusera pas de sa confiance, et ne pénétrera pas dans le palais sans sa présence.