[26 Mai 2009]Un départ rempli d'espoir

Six heures, Rhamul s'était reposé et est en grande partie guéri, si je dit en partie ce n'est pas une blessure physique, mais morale... Son coeur ne battait presque plus... Il avait perdu son honneur, il est rentré chez lui les mains vides et y a vu sa femme très intéréssée par son propre assassin... Il l'a évitée le plus possible pendant son repos... Le doute... Il monta sur son cheval et s'apprétait à partir, il observait pour peut-être la dernière fois sa propre ville...

Anazûl s'inquiétait énormément à propos de son mari. En effet, depuis son retour, elle ne lui avait presque pas parlé. Même pire, elle ne l'avait presque jamais vu. La joie du retour avait fait place à la tristesse de l'éloignement et d'un nouveau départ proche.
Anazûl n'avait cessé de réfléchir à un moyen de retenir son mari à ses côtés. Elle imagina les pires scénarios et les plus improbables pour arriver à le faire changer d'avis. Et puis, quelques heures avant la séparation Anazûl eut une formidable idée. La plus simple, celle qui changerait tout. Immédiatement, elle se mit à la recherche de Rhamul. Il était introuvable, et la jeune femme commencait à perdre espoir en s'imaginant qu'il avait avancé son départ. Bien sur, elle savait qu'il ne ferait jamais une chose pareille, du moins elle l'espèrait.
Et c'est de justesse qu'elle l'aperçut, lui faisant face sur son cheval et un air de tristesse sur le visage. Elle s'élança rapidement, s'appuya sur le cheval pour reprendre son souffle. Rhamul ne prononçait aucun mot, laissant un silence s'installer. Ils ne pouvaient qu'entendre la respiration courte de la reine, et les quelques bruits de sabots du cheval qui s'impatientait. Anazûl décida enfin de prendre la parole:

- Attends! Je veux... je veux t'accompagner. Je ne peux pas te laisser encore partir, et je ne veux pas. C'est une situation que je ne peux pas endurer. Je t'en pris laisse-moi partir avec toi!

Rhamul observa Anazul, il la regardais, son si beau visage, elle était tellement parfaite... Il succomba à son charme. Son visage ne montrait que le côté brulé, mais, lorsqu'il tendit la main à sa femme, son visage changa de côté et son visage pur se dévoila. Son coeur se remit a battre un peu plus, elle était si belle et gentille, même le plus machiste tomberait sous le charme...

Anazûl fut comblée de bonheur lorsque son mari lui tendit sa main. Elle lui adressa son plus beau sourire, et l'embrassa. Il accepté et c'était merveilleux. Anazûl s'imaginait déjà lors de son voyage avec lui, leurs aventures, peut-être allait-il avoir des problèmes mais aussi sûrement beaucoup de moments joyeux.
Anazûl monta derrière Rhamul sur le cheval, et ne put s'empêcher de retenir une larme. Elle ne savait pas quand elle rentrerait, et Rhûn lui manquerait énormément. Puis Anazûl stoppa brusquement Rhamul:

-Qui va s'occuper de Rhûn? Mince, j'aurais dû y penser plutôt! Je suis désolée... .

Rhamul ne parlait pas... Il ne savait pas trop quoi dire mais heureusement pour lui Theram était là... Rhamul regarda sa femme et pointa une tour du doigt, Theram regardait la mer de Rhûn, il n'avait même pas vu Rhamul et Anazul mais se doutait un peu de ce passage dans leur histoire... Il caressa son cheval et commença sa route vers les montagnes naines... Il était mieux...

Le silence de Rhamul intriguait la reine, mais rien ne pouvait entamer son morale. Elle était heureuse de partir. Pourtant, quand il lui montra Theram, Anazûl sentit un frisson la parcourir. Elle ne faisait pas confiance en cet homme. Ne serait-ce que par son attittude, il ne dégageait rien de bon. Peut-être était-ce juste un peu d'appréhension et d'inquiétude. Anazûl l'espérait, et laissa ses soucis à Rhûn pour se concentrer pleinement sur son aventure.
Le couple n'échangeait aucun mot, bercés par la douce mélodie que dégager la nature. Tout était paisible, et calme. Pourtant Anazûl décida d'interrompre ce moment si tranquille:

-Dis-moi... . Maintenant, tu peux m'en dire un peu plus sur ce voyage, non?

Alors que le cheval continuait sa course, Rhamul se retourna, cependant, son visage brûlé avait regagné sur son visage pur, une larme longeait les bordures brulées de son visage, et, d'une voix énormément plus stridente que l'habitude, répondit :

" Nous nous dirigeons vers les montagnes naines, nous allons monter sur les plus hautes montagnes enneigées des plus hautes chaines pour chercher un dragon... Je doûte de la présence de dragon sur la terre du milieu mais je ne reviendrai pas à Rhûn sans une monture digne de mon passé ! "

Il se retourna vers l'avant et sauta une barricade d'une ferme, le paysan qui fumait devant sa maison n'eut pas le temps de lever les yeux que le cavalier noir et sa femme avait déjà disparu de l'horizon. Il se retourna une deuxième fois mais son visage était redevenu beau et doux, ses yeux fixait Anazûl avec admiration et sa voix était redevenue humaine.

" Ne t'en fais pas si je change de caractère cela sera très fréquent, mais saches que, tu resteras ma première préoccupation. Je t'aime et je t'aimerais toute ma vie... "

Rhamul s'approcha et l'embrassa.

Anazûl ne s'attendait pas à une si belle déclaration. Elle le savait doux et attentionné mais elle n'en fut pas moins suprise. Elle était très heureuse d'être là, avec lui. Bien sur, elle savait que sa quête était primordiale pour lui, et qu'il mettrait tout en oeuvre pour en venir à ses fins.
L'atmosphère était paisible, le silence s'était installé, et le couple ne croisaient presque personne sur sa route. Le soleil n'allait pas tarder à se coucher, et Anazûl proposa donc de s'arrêter pour la nuit. Ils stopèrent la monture sur le bord d'un chemin, et ne virent aucune habitation à l'horizon. Comme à son habitude, Anazûl n'était pas rassurée, son côté peureuse refaisait son apparition. Pourtant, elle savait qu'elle était en sécurité avec son mari.
Elle s'endormit très vite dans les bras de Rhamul, mais fut réveillée brusquement. Rhamul avait posé sa main sur la bouche de sa femme. Anazûl comprit qu'il y avait un imprévu. En tendant l'oreille, elle put entendre des bruits de pas, et même parfois une voix grave s'élever.

Rhamul, son visage du côté brulé, resta immobile, il prit un petit moment pour attraper des dagues, et, comme à son habitude, se leva brusquement tout en faisant une brève observation du milieu pour protéger Anazûl. Et d'une fois cette fois énormement plus grave que la normale, annonça :

" Qui que vous soyez, je vous conseille de déguerpir, sinon, je me ferais un plaisir d'inonder le sol de votre sang "

Il se tourna vers Anazul qui semblait éffrayée, il lui fit un clin d'oeil et se mit en garde.

[ MJ Siouplait ]

Un ricanement lui répondit. Une voix lui répondit, narquoise et aussi arrogante :

"-Ah bon ! Un homme seul, nous empêcher de faire ce que nous voulons ? Cela m'étonnerai, mais bon... Il serait dommage d'en arriver là alors que nous avons qu'une seule chose à faire et quelle est très simple. Vous détrousser nous suffire amplement, et vous pourrez poursuivre votre chemin tranquillement."

Une trentaine d'hommes surgit brusquement du noir. Celui qui avait déjà parlé s'avança vers Anazûl et Rhamul. C'était un homme frôlant les deux mètres et aux muscles imposant. Il reprit la parole d'une voix beaucoup plus dure :

"-Bien, si vous pouviez nous donner le contenu de vos bourses maintenant et sans tergiverser, cela vous éviterait beaucoup d'ennuis et de souffrances, surtout que celles-ci me semblent très bien garnies."

Ses hommes s'avancèrent, resserant leur rang et posant négligeamment la main sur leurs armes.

Anazûl était maintenant debout, prête à un possible combat. Les étrangers les encerclaient de toute part, aucune fuite n'était envisageable. Anazûl jetta un coup d'oeil à son mari, et par un simple hochement de tête, ils se mirent d'accord: il était hors de question de laisser l'argent à des hommes de la sorte. La trentaine d'hommes se trouvaient trop proche du couple, pour que la jeune femme puisse se munir de son arc. Elle dégaina alors son épée, et se tenait prête à attaquer le premier qu'il la menacerait. Avant d'en venir aux armes, une discussion s'imposait. Et comme à son habitude, se fut Anazûl qui se chargea d'échanger avec les hommes:

- Nous ne sommes pas prêts à vous donner une quelconque somme d'argent, même infime. Quand à vos menaces, la souffrance et l'ennui ne nous font pas peur, encore moins quand ils sont annoncés par de vulgaires brigands qui s'en prennent à trente contre deux seulement. Ne trouvez-vous pas que c'est une attitude bien lâche?! Je suppose que vous ne pouvez pas faire mieux... .

Anazûl s'était suprise à être si entreprenante, si arrogante. Habituellement, elle préfèrais utiliser de mots plus sages, mais voyant à quels énergumènes ils avaient à faire, elle osa le tout pour le tout.

La peur saisit les assaillants de Rhamul et Anazûl au paroles du premiers. Ils n'en comprenaient rien, mais en avaient peur...terriblement peur. Certains esquissèrent le mouvement de se retourner, mais les autres restèrent pétrifier, évoquant des statues colorées.
Leur chef tenta de parler avec la même voix narquoise mais renonça, les yeux fixés sur Rhamul. Il dissimula sa peur et parla d'une voix très douce :

"-Nous pouvons nous mettre d'accord, nous ne souhaitons pas vous..enfin vous comprenez. Si vous acceptiez de nous donner juste un petit...disons...euh..."

Il peina pour trouver ses mots et renonça. Il baissa la tête comme un gamin prit en faute, attendant une réaction des deux orientaux.

Rhamul avait réussi son coup, il leva une de ses jambes, et, comme il s'y attendait, ses pas était enormement lourd et bruyant, il retira son épée du fourreau, le bruit fut si strident que même Rhamul fut impréssioné. Quand à Anazul elle était réstée derriere, contente mais en même temps terriblement appeurée par le comportement de son mari. Rhamul avança tout droit vers ses ennemis qui commençaient a reculer...

L'atmosphère avait changé du tout au tout. Anazûl savait pertinamment que Rhamul avait la particularité de faire peur, et qu'il y arrivait très bien. Derrière lui, elle se sentait un peu effaçé, se disant que sa présence n'était pas très utile en ce moment précis. Elle le laissa donc faire, se demandant ce qu'il comptait donner comme leçon à ces très chers brigands. Il était certain que les même hommes qui se trouvaient tout à l'heure en face d'eux, avaient changé de comportement. Ils étaient maintenant méfiants, peureux et peut-être stupéfaits de voir un si étrange homme que l'était Rhamul.
Anazûl savait que son mari voulait en finir avec ces vauriens, et qu'il ne les laisserait pas s'enfuir facilement. C'est là que se faisait la grande différence entre le roi et la reine de Rhûn. Anazûl préférait parler, trouver un terrain d'entente, et laisser la vie sauve à son ennemi. Alors que Rhamul était plus entreprenant, agissant instinctivement.
La jeune femme laissait avancer son mari vers le chef de la bande, sachant qu'elle pourrait intervenir si la situation venait à se compliquer. Elle le suivait des yeux, laissant peser un regard froid et interrogateur. Rhamul le sentait bien entendu, et comme à son habitude il ne paraissait pas s'en préoccuper.

La peur était palpable, l'atmoshpère tendue. Les regards se remplirent d'un mélange plus fort que la peur, plus encore que de la terreur pure. Ils avaient cru attaqués des cibles faciles, et se retrouvaient dans la position de défenseurs.
Ils reculèrent doucement, prudemment. Leurs regards allaient de Rhamul à Anazûl, essayant de trouver une explication logique à ce qu'ils voyaient. N'en trouvant pas, ils allèrent crescendo dans leur mouvement, puis se retournèrent et s'enfuirent.
Mais dans leur hâte, ils se bousculèrent. Quelques uns tombèrent, et n'osèrent plus bouger, attendant un mouvement, guettant une possibilité de fuite.

Rhamul allait étriper les brigands figés sur le sol mais, il regarda Anazul, il savait qu'elle n'aimait pas la violence inutile, ils étaient éffrayés et n'attendraient pas le moment de s'enfuir, Rhamul redevint normal et regarda sa femme. Il eus du mal à se retenir et demanda à sa tendre aimée :

" Que dois-je faire ? "

Sur la trentaine d'hommes, il n'en restait pas plus de la moitié. Certains étaient encore sur le ventre, d'autres commençaient à se relever doucement, ou encore ceux qui se trouvaient être au plus près du couple s'étaient juste appuyés sur les coudes leur faisant face. Régnait un silence glacail, interrompu un peu plus tard par la prise de parole de Rhamul.
La reine savait pertinnement que son mari voulait en finir au plus vite avec ces brigands, et en fut toute étonnée lorsque celui-ci lui demanda ce qu'il devait faire. Elle ne laissa paraître aucune expression dans un premier temps, puis après avoir regardé chaque individu, elle prononça ces quelques mots:

- La décision que tu prendras sera la meilleure... mais saches que je n'apprécierais pas le fait de prendre leurs vies ici et maintenant. Bien sur, il est évidement qu'ils recommenceront qu'il parviendront à leurs fins, mais comme tout autre personne ils doivent survivre, et même si pour cela ils doivent faire souffrir les autres.

Puis, s'adressant aux hommes :

- Vous êtes pitoyables, dépourvus d'intelligence, de respect et d'honneur. Vous ne vallez rien.

Rhamul marchais, tout en observant les hommes allongés sur le sol, son côté brulé commençait à devenir braises... Il écouta sa femme et ajouta ces modestes paroles :

" Tu as raison, ma décision sera la meilleure, mais seulement pour ma propre existence, je ne pourrais jamais abandonner mon côté impulsif, je me suis promis de respecter un code. Tout action doit être achevée, les actions laissées à l'abandon sont des échecs qui me hanteront nuit et jour, certes, elles ne me couperont pas mon existence, mais, prendront une partie de mon âme qui emplie de trop d'échecs mourra avant même que mon échec matérielle soit arrivé... "

Rhamul regarda sa femme, une larme coula le long du front du roi et alla se réfugié sur la bague de son maître ainsi que celle de sa femme...

" J'ai promis à mon maître de n'avoir que peu d'échecs, j'ai promis également que je te devais fidélité... Je me trouve sur une impasse... C'est mon devoir et j'en suis navré... "

Rhamul leva l'homme qui était devant lui, puis le traina devant sa bien-aimée. Il glissa son épée en dessous du coup du brigand et leva la tête.

" Mes victoires comme mes échecs se jouent sur cette ordure et mon épée. Dis-moi ce que je doit faire... Finissons cette tâche, il y a encore beaucoup de fleurs à cueillir dans le jardin du destin... "

Anazûl savait parfaitement que son mari tenait beaucoup à être à le hauteur de son maître disparu. Elle ne voulait le fréner dans cette quête, et c'est pour cette rasion qu'elle s'approcha de lui, posant sa main sur son coeur et lui chuchota dans l'oreille:

- Finis-en avec lui ... . Je ne te demanderais jamais de choisir entre moi et ton maître. Il fait parti de ta vie, il fait donc parti de la mienne. Et comme lui, je veux que tu concrétises tous tes buts et tous tes rêves.

Reprenant sa respiration, elle ajouta tendrement du bout des lèvres:

- Je t'aime.

Anazûl n'aurait jamais pensé qu'elle prononcerait ces mots dans de tels circonstances au cours de ce voyage.
Voyant que Rhamul allait s'exécuter, elle se retourna et ferma les yeux, en espèrant que tout se ferait en silence.

Rhamul, resté froid jusqu'à ce moment, fut attendri par les paroles de sa femme, il lacha son épée et glissa quelques paroles au brigand :

" Fuyez, vous n'aurez rien cette fois-ci, mais, si je vous reprends à opportunez ma bien-aimée, je vous couperze volontiers la tête. "

Alors que Rhamul rejeta l'homme, ses compères prirent leurs jambes à leurs coups et partirent tous vers l'ouest... Puis, lui même courut à vive allure. Rhamul prit sa femme dans ses bras et l'embrassa.

" Moi aussi je t'aime, et je ferais tout pour que notre chandelle reste tout le temps allumée... "

Une heure plus tard, le couple se rallongea et finit sa nuit, cependant Rhamul ne dormait pas, il réfléchissait aux recommendations qu'il avait donnés à Theram. La guerre devait bientôt avoir lieu...