[30 Janvier 2009] Les festivités commencent !

Le soleil se levait sur Grand'cave, le coq du fermier émit son cri caractéristique, la rosée du matin recouvrait les petites herbes sur les chemins, la vie reprenait et les boutiques s'ouvraient.

C'est ce jour-ci que Bodo devait fêté son 33ème anniversaire, l'âge de sa majorité, l'âge auquel il devenait enfin libre de ses actes et de ses mouvements, en somme l'âge où il devenait un vrai hobbit. La fête était déjà prévue depuis des mois même si l'ampleur de cette fête n'allait pas être aussi importante que celle de feu Bilbo Saquet jadis.

Alors que tout le pays de Bouc s'agitait, Bodo se baladait tranquillement dans les rues de Grand'cave pour passer le temps, parfois il s'arrêtait dans une taverne pour discuter, chanter et danser. Mais à présent, il était impatient.

Après une journée qui lui parut interminable, la nuit tomba enfin sur la Comté ce qui annonçait le début des festivités. Toutes les familles proches et les amis des Brandebouc étaient présents pour assister à l'anniversaire du "petit" Bodo. La réception était organisée dans un petit pré derrière le trou de ses parents, de nombreux rubans étaient accrochés de-ci, de-là aux arbres et aux stands de boissons. Une estrade présidait le tout, faite de bois fraîchement coupé le matin même. C'est alors que des pieds velus montèrent l'estrade jusqu'à être devant tous les convives, un mètre au-dessus d'eux.

Malgré sa réticence à ce genre d'inutilités, Bodo avait été contraint par ses parents à prononcer un discours à tous les invités. Certes, il est juste de rappeler que les amis de Bodo avaient fort insisté auprès de ses parents pour qu'il en soit ainsi afin de pouvoir se moquer de leur compagnon.

Bodo avait les joues rouges et ses mains tremblaient alors qu'il les croisait dans son dos. Il se gratta la gorge une énième fois pour s'éclaircir une gorge qui en était déjà devenue transparente puis il commença son discours :

- Chers amis de la Comté, je vous remercie tous grandement d'être présents ce soir ici pour fêter mon 33ème anniversaire (la foule lui souhaite un joyeux anniversaire). A vrai dire, je n'avais pas très envie de faire ce discours mais malgré cela, je suis devant vous ce soir. Je suis très heureux d'être enfin un hobbit majeur et vous ne savez pas à quel point c'était important pour moi. Je vous remercie donc encore et ... que la fête commence !!

Les choppes se levèrent d'un trait et des cris d'acclamation se répandirent dans le pré, la fête débutait vraiment. On riait autour d'une pinte et les enfants couraient entre les tablées de hobbits voraces dévorant à pleines dents les carcasses de cailles.

C'est alors qu'un son de cor grave se fit entendre au loin en contre-bas dans la vallée. Tous stoppèrent leur activité pour tourner leurs yeux vers le bruit, les enfants eux-mêmes s'arrêtèrent et revinrent vers leurs parents. A l'horizon, dans la nuit, des torches s'illuminaient, on entendit bientôt un aboiement de chien, il s'agissait sans doute du cabot du garde-chasse. Le chien sentait sûrement quelque chose...quelque chose qui venait de ces torches au loin.

Bodo préssentait que cette nuit ne serait finalement pas comme il l'avait imaginé...

Durant quelques instants, le silence régna en maître dans le pré où tous les hobbits présents semblaient avoir été congelé de peur. C'est alors que les torches qui apparaissaient en nombre restreint à l'horizon, devinrent bien plus nombreuses et se multiplièrent à une vitesse folle.

Tout le monde se parlait à présent pour savoir si le voisin de l'autre en savait davantage sur l'évènement qui se produisait sous leurs yeux. Bodo courut alors jusqu'à la petite haie de buissons qui délimitait la fin du pré de ses parents. Il l'escalada aisément puis, avec son nouvel angle de vue, put voir en totalité les torches qui devaient maintenant se compter par centaines.

Soudain le pire se produisit : ces torches se transformèrent en nuées de flèches qui s'envolèrent dans le ciel du Pays de Bouc. La panique envahit alors toute la foule ammassée chez les Brandebouc, les cris envahirent l'atmosphère et bientôt ces cris se répandèrent en contre-bas.

Bodo ne savait que faire : fuir et se cacher ? ou aller de l'avant pour en savoir un peu plus sur cette attaque ? Son instinct de hobbit lui disait de prendre ses jambes à son cou et de ne pas chercher à en savoir plus mais au fond sa curiosité était telle qu'il ne put se retenir plus longtemps.

Il dévala les prés alentours, par réflexe il sortit sa dague étincellante qui n'avait jamais servi à autre chose qu'à couper des tranches de porc salé autour d'une table.

Au fond de lui, Bodo tressaillait de peur mais sa volonté d'en savoir plus le ronger. Il arriva finalement dans le bourg où quelques maisonnettes étaient incendiées. C'est alors que le jeune hobbit, caché derrière un arbre, vit un groupe de personnes marcher et saccageait tout sur leur passage : c'étaient des orques !!

Que venaient-ils faire ici, enfin, c'était insensé, pensa Bodo. La dernière fois que la Comté avait faillit être envahi par les orques, c'était il y avait 200 ans mais c'était lorsque son arrière grand père était partit en quête et que la guerre sévissait sur toute la Terre du Milieu.

Mais aujourd'hui que pouvait-il bien se passait pour que de tels créatures se mettent à pourchasser les peuples libres. Serais-ce un retournement de situation ? Y-avait-il un nouveau Mal qui grandissait ? Les questions fusèrent dans la tête du hobbit et il ne se rendit pas compte que la situation tournait au massacre. En effet les orques avançait dans le domaine des Brandebouc et la plupart des invités c'était enfuit sous les flammes grandissantes. Au loin, Bodo remarqua des parents, des êtres chers tomber par terre après avoir reçut une flèche. De la ville, maintenant à moitié envahi, on entendait des cris, des hurlemement, des aboiement, percer le silence habituel de la nuit et des dizaines de maisons brulaient. Les propriétaires s'étaient rués dehors pour mieux voir ; certains hobbits étaient armés de fourche, d'autre, dont la maison était encore intacte, regardaient à la fenêtre le spectacle affligeant.

Les orques avait pris d'assault la ville mais il n'avait pas essayé de faire plus de victimes. Bien sur il y avait eu des morts, bien sur le feu enflammait les parcelles de la villes mais les orques semblaient ne faire que passer et il sembla à Bodo, qu'ils avait utilisé les flèches uniquement pour effrayer les habitants. Seul ceux qui se mettait en travers de leur chemin - et ils étaient bien peu nombreux - connaissaient une mort mais les hobbits qui ne faisaient qu'observaient la scène ne reçurent aucun coups, et les orques ne semblaient pas s'interesser à eux. En effet, quelques minutes plus tard ils étaient tous partit laissant dans un état pitoyable la ville de Grand'Cave. Mais les femmes pleuraient leur enfant ou leur mari. Les chiens hurlaient à la mort et derrière les lamentations qui emanaient de la ville impuissante, on entendait le feu crépiter, des ordres de hobbits courageux qui essayaient d'apaiser les flammes avec quelque seau d'eau.
Leur passage avait tourné à la catastrophe.

Bodo pendant tous ce temps était resté à lécart et s'en voulait énormément mais qu'aurait-il pu faire, ils étaient trop nombreux et même si un petit groupe s'était allié à lui, ils aurait était massacrés. Non, il n'aurait rien pu faire. Cepndant il pouvait encore se poser des questions sur leur venu. Ils se dirigeaient tous vers l'Est, pour quelles raisons. Que se passait-il donc ? Ce mystère régnait en lui mais il devait d'abord constater les dégats avant de se mettre en quête d'une éventuelle poursuite, s'il s'en sentait capable.

Le groupe d'orques était à présent parti, laissant derrière eux un petit village en feu. On entendait des cris d'enfants et de femmes à chaque coin de rue et le plus souvent les paillasses étaient brûlées autour des maisons. Quelques braves hobbits étaient tombés, en voulant protéger leurs familles et affronter les attaquants.

Bodo sortit alors de sa cachette et traversa le village pour se rendre compte des dégâts. Après quelques minutes de réflexion, l'esprit de Bodo était à présent certain de ce qu'il allait faire à présent. Le jeune hobbit se dirigea vers son trou, une fois arrivé à l'intérieur, il se saisit de son arbalète, de tous ses carreaux, de sa dague, mais également de quelques provisions qu'il entreposa dans un sac qu'il enfila sur son dos.

Il était sur le point de sortir lorsqu'il s'arrêta net :
"N'oublie pas le plus important mon petit Bodo"

Il fit demi-tour et se saisit de sa fidèle pipe et de sa réserve de feuilles de Longoulet et de Vieux Toby. Le hobbit partit finalement de son petit trou de hobbit en ne laissant à ses parents qu'une lettre brève mais concise de sa décision.

Bodo était décidé à partir à la recherche de ce groupe d'orques et à leur mettre des bâtons dans les roues. Le sacage qu'ils avaient causé chez lui n'allait pas rester impuni.

Le petit Brandebouc était à présent à la sortie du village, il se retourna alors pour voir une dernière fois son village natal qu'il ne reverrait pas de sitôt et même peut-être jamais...